Matinée
bagages. François est venu chercher Fred pour lemmener à
Pointe-à-Pitre essayer de régler ses problèmes de téléphone pendant que
moi jessaye de ne rien oublier. Mon avion est à 16h45, jai donc
encore pas mal de temps devant moi.
Je suis assez surpris de voir que mon sac est fait assez rapidement. Le
plus dur, cest de faire le tout à léconomie pour pas mouiller la
chemise et être obligé de tout déballer pour retrouver des fringues
propres -- qui commencent à se faire rares dailleurs. Mon sac nest
quun sorte dénorme éponge : les draps sont humides, les serviettes
sont humides, les fringues sont humides et je vous parle même pas des
pompes de rando qui ont été à la rivière la veille. Faut trois jours
pour faire sécher un T-shirt, alors je vous dis pas des godasses.
Je suis donc fin prêt quand Fred et François rentrent de Pointe. Cest
pas gagné pour le téléphone, mais au moins Fred a trouvé un cadeau pour
Azeret. Je ferai le messager.
Une dernière petite bouffe chez François à midi, et en route pour
laéroport. Adieux émouvants, limite larme à lil -- nan, j déconne
-- franche poignée de main bien virile en guise dau revoir -- cest
mieux non ? ;-) -- et il me reste plus quà aller faire le tour des
duty-free. Clopes : à peine moins cher quau Lux, Alcools : plus cher
quau Lux, parfums : pis quoi encore, jai pas de gonzesse, je vais pas
raquer 50 euros pour un truc qui pue et avoir personne à qui loffrir.
Bref, vous laurez compris, moins intéressant quand on vit dans un
paradis fiscal les duty-free.
Puis arrive lheure de lembarquement. Petit imprévu. Air Caraïbe
mavait pas dit sur son site internet quil y aurait une escale en
Martinique. Surprise
on vient de vous allonger votre vol de 2h30
content ? Bon il faut le dire, jaime les voyages, mais les transports
cest pas ce que je préfère, surtout quand je voyage seul.
16h45 : décollage vers Fort de France.
17h15 : atterissage à Fort de France.
Et là, re duty-free. Toujours pas grand-chose à acheter. Ah, si
tiens, des cigares. Ca a lair un tout petit peu moins cher quau
Lux. Attente, attente, attente
19h et des brouettes virgule 7 : décollage vers Paris-Orly.
Le commandant de bord : "Mesdames et messieurs bienvenue à bord du vol
Air Caraïbe 6235 à destination de Paris-Orly
blablabla
notre heure
estimée darrivée est 9h30"
Quoi ! Putain, les cons, ils disaient 7h10 sur internet. Cest de labus de confiance, de lobscurantisme
La voix off d'une hotesse : "La ceinture de sécurité sattache comme ceci et
blablabla
"
En plus ils se foutent de notre gueule, ils nous ont fait le coup ya
pas 3 heures, ils pourraient au moins changer dépisode
Change de
chaîne Marge
La voix off d'une hotesse : "Nous allons passer parmi vous pour vous distribuer des serviettes rafraîchissantes et un apéritif"
Ah, là ça commence à devenir intéressant
Une hotesse : "Planteur ou jus dorange, monsieur ?"
A ton avis
jai une tête à boire du jus dorange ? File moi lalcool
et vite, ptet que ça me fera dormir, ce serait au moins ça de gagné
La voix off d'une hotesse : "Le film que nous vous diffuserons est Harry Potter 3 : le prisonnier dAzcaban"
Génial, jai même pas vu le 2. Pourquoi ils passent pas Kill Bill
vol.2, je lai déjà vu mais au moins cest un bon film
les cons (ai-je
signalé que je me faisais chier dans les transports ? ), pis à laller
yen avait deux des films au moins, bon tu me diras je les avais aussi
vu tous les deux, mais
Et ça continue. Long long long. Enfin au moins, je me retrouve à une
bonne place. De nouveau trois sièges pour deux personnes. Heureusement
sinon je ne sais pas comment jaurais fait sans pouvoir étendre mes
jambes. Je crampe de partout. Cétait peut être pas une bonne idée la
rando du Carbet la veille de se plier pendant 9h dans un avion.
Bon jabrège un peu. Plateau repas, Harry Potter gagne à la fin, jai
mal partout, tout le monde roupille dans l'avion sauf bibi.
Plus tard, après le p'tit dej'
Le commandant de bord : "Mesdames et messieurs, nous arrivons en vue de Paris-Orly, veuillez regagner vos sièges et attacher vos ceinture de sécurité"
Ah
enfin
Le commandant de bord : "Le temps sur la capitale est couvert et la température extérieure est de 12°"
Ahhhhhh
les cons, les cons, les cons
et mes 35° ils sont où, hein ?
Le commandant de bord : "et veuillez rester assis jusquà larrêt complet de lappareil"
Genre je vais sauter en route
Le commandant de bord : "Nous espérons que vous avez passé un agréable moment en notre compagnie"
Ouais, ben on a vu mieux, mais bon, on peut pas non plus installer un
jacuzzi pour tout le monde dans les avions, hein. De toute façon j
men fous cest bientôt fini.
9h30 : Atterrissage Paris-Orly
Aaaaaaaaarrrrrrrrfffffffffffffffffffffffffffffffff
Ben heureusement que javais prévu large pour le train cette
après-midi, parce que sinon j lavais dans lcul, turlututu, chapeau
pointu -- la porte Momo. Sauf que cest pas fini. Y veulent pas nous
laisser sortir. Pourquoi tant de haine.
Le commandant de bord : "Mesdames
et messieurs, le personnel de Aéroport de Paris a eu quelques problèmes
pour arrimer la passerelle, mais tout est maintenant rentré dans
lordre et vous êtes invités à sortir"
Oui ben même sans carton gravé ça ira. Pas besoin quon minvite moi
je mincruste sil le faut.
Passerelle
et pourquoi ça avance pas devant.
Un membre du personnel d'Aéroport de Paris : "Mesdames et messieurs, sortez une pièce didentité. Le contrôle de douane se fera juste à la sortie de la passerelle."
OK, nickel, ça me fera gagner du temps. Sauf que bien que nous ayons eu
droit au contrôle à la sortie de lappareil, faut quand même faire la
queue et passer la douane, avec le petit merdeux de douanier qui prend
bien son temps pour regarder les papiers de gens alors quil y a 50 000
personnes qui attendent pour retrouver lair libre
le cons.
Point positif. Le temps que le douanier ma fait perdre, je le gagne
pour récupérer mon sac. Jarrive juste devant le tapis que mon sac
passe. Je lattrape à la volé et me précipite vers la porte de sortie.
Je slalome entre les badauds attroupés pour venir accueillir leurs
proches, limite collés à la porte de sortie histoire de bien faire
chier le monde. Embrassades, effusions
ouais ben faites place parce
que moi ya personne pour me faire becot, et franchement jen ai un peu
plein le cul des aéroports et des avions.
Une fois libéré du troupeau. Je téléphone à Azeret. Je lui explique que
mon avion a atterrit plus tard que prévu et que jarrive dès que
possible.
Orlyval, RER-B, sortie les Halles, ligne 1, sortie Hôtel de Ville, rue
des Archives depuis tout en bas jusque tout en haut -- Cest le seul
chemin que je connaisse pour venir, donc pas le choix. Mémoire
déléphant, même pas besoin de regarder le digicode. Je lai tapé une
fois ya 15 jours et je men souviens encore. Cest pas beau ça madame ?
Azeret est content de me voir. Elle sait que je rapporte des photos et
elle a hâte de voir ça. Witcha -- je sais toujours pas si ça sécrit
comme ça, j'espère qu'elle ne m'en voudra pas trop -- est là aussi. On
regarde les photos. On mange. Je raconte une partie de mes péripéties,
mais je ne méternise pas parce que mon train est à 13h50. Je speede un
peu pour attraper le train, dernière ligne droite avant la déprime de
fin de vacances.
Je monte dans le wagon -- évidemment cest un des derniers, celui qui
est tout au bout du quai -- et je maffale dans mon siège. Et ben
figurez vous que le Corail, vous trouvez ça presque confortable après
lA330. La ptite dame quest à côté de moi est alpaguée par un
collègue qui lui dit quil a une place libre à côté de lui. Youhouuuu
que du bonheur. Je me vautre sur mon siège et là chose exceptionnelle,
je commence à pioncer. Bon pas super profondément non plus, mais disons
que pour quelquun qui ne dort jamais dans les transports en commun,
cest exceptionnel.
16h30 : "Mesdames et messieurs nous arrivons à Metz. Metz, cinq minutes darrêt."
Yes
je tiens le bon bout. Je veux une douche.
17h00 : "Mesdames et messieurs, Thionville. Thionville, deux minutes darrêt."
Putain mais comment ils arrivent à mettre 30 minutes pour faire Metz-Thionville, cest pas croyable ça.
17h30 : "Mesdames et messieurs, Luxembourg. Luxembourg, terminus de ce train."
Ca yest. Je suis arrivé. A un moment jai bien cru que jallais trouver le temps long.
Je récupère armes et bagages -- enfin surtout bagages, parce que moi
les armes... -- et me dirige dun pas lourd dépuisement vers la sortie
de la gare. Faut encore que je me tape les escaliers. Heureusement,
pour la passerelle de la voie ferrée, ya lascenseur. Et ben loupèche.
Les petits malins de la ville de Luxembourg on profité de mon absence
pour décider de faire des travaux sur la passerelle. Je vais quand même
pas me taper le grand tour. Tant pis, je la prend quand même. Cest pas
deux trois croisillons en bois qui vont mempêcher de passer sur une
passerelle quand même. Non mais merde. Pis si les autres le font, cest
quon peut passer -- Je signale pour les plus distraits, ou les plus
cons cest selon, que les autres dont je parle sont des gens qui se
trouvent monter les escaliers de la passerelle en même temps que moi.
Premier croisillon : Je passe tranquille. Comme dans un fauteuil.
Deuxième croisillon : un type vient de me doubler et enjambe. Moi
pendant ce temps là je me prépare à soulever mes 25 kilos de sac pour
les passer de lautre côté. Et là étonnement, stupeur et tremblements
-- pourquoi tremblements dailleurs, merci Amélie -- le type qui vient
de me dépasser et qui est déjà de lautre côté du croisillon se
retourne et me tend la main en disant : "Un coup de main ? " -- en
fait, là jextrapole un peu parce que javais Mano Solo dans les
oreilles et je nai pas vraiment entendu ce quil ma dit -- Le type
attrape mon sac que je suis en train dessayer de faire passer, le pose
de lautre côté et sen repars dun bon pas. Jai à peine le temps de
lui crier un merci tout en passant dans le croisillon.
Bon, pour beaucoup de gens, cette petite histoire de croisillon, de
passerelle et de type que me file un coup me main peut paraître tout à
faire anodine, voire inintéressante -- si, si, je le concède. Mais ceux
qui connaissent Luxembourg, ceux-là seulement pourront comprendre mon
étonnement, ma stupeur et mes tremblements. Cest que dans cette ville,
il nest pas courant de voir des inconnus vous adresser gentiment la
parole ou même vous sourire, alors voir des gens vous donner un coup de
main gratuit et inintéressé, c'est dire si ça n'arrive souvent.
Enfin passons sur lépisode de lentraide pour revenir sur les gens,
les lieux et la météo. Il fait gris et froid. Tout est gris. Les gens
ne sont ni noirs, ni blancs, ils sont grisâtres. Pas de cocotier, pas
de bananier, pas de forêt tropicale à lhorizon. Pas de doute, cest
bien Luxembourg. Je suis de retour.
Je retrouve avec plaisir ma voiture. Jai rien contre la K, mais cest
quand même bien davoir une voiture qui freine. Arrivé chez moi, je ne
pense qu à une chose : douche. Je suis parti de Pointe-à-Pitre le
samedi 9 octobre à 16h45, nous sommes maintenant le dimanche 10 octobre
et il est 18h00 -- Je sais, vous allez me dire que la date du message
ne correspond plus du coup, m'enfin la césure était un peu compliquée à
faire alors j'ai tout laissé d'un bloc.
Douché, frais comme un gardon -- ou presque -- je vide mes sacs. De
toute façon cest pas compliqué, les trois quart du contenu vont passer
à la machine.
Jappelle mes parents pour dire que je suis en vie et bien rentré.
Mauvaise nouvelle. Mon grand-père va pas très fort. Une fois raccroché,
jappelle chez Titi et Yo, pour voir sil y a du monde. Ya du monde.
Je tombe sur Titi qui me dit que je viens louper Sève de peu. Elle est
repartie vers Louvain-la-Neuve. Quest-ce quils ont de prévu ce soir ?
Un match Enemy Territory avec leur team -- moi j'suis point joueur,
mais y'en a qui aiment --, mais ça ne commence quà 20h00. Qua cela ne
tienne : Vous avez déjà gouté un vrai Ti Punch avec du rhum à 59° ?
Cest sûr maintenant
je suis bien de retour à Luxembourg.