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El Dricos en Guadalupe
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8 octobre 2004

Les chutes du Carbet

Journée rando. Je dois retrouver Silvère, le collègue de Fred prof d'anglais, vers 13h à la sortie du lycée pour aller aux chutes du Carbet. A l'origine, Fred était censé venir avec nous, mais il croit être sur la piste d'une voiture et sacrifie donc une nouvelle fois son après-midi pour ses recherches.

Je passe le temps de la matinée en allant acheter de quoi pique-niquer et en faisant un petit tour vers Petit Havre, un coin près de Gosier que je n'ai pas encore visité.


Si le Havre ressemblait à ça, c'est les Havrais qui seraient content


Où bien à ça


Je suis pile poil à l'heure pour retrouver Silvère au lycée. Il est accompagné de Jenny, une écossaise assistante d'anglais au lycée, installée à Gwada pour huit mois. Elle a décidé de venir avec nous pour visiter les chutes du Carbet




Silvère et Jenny en randonneurs

On décolle. On n'est pas en avance. Quand on arrive sur la petite départementale qui monte vers le point de départ de la rando, on se prend un orage monumental sur la gueule. On pique-nique donc dans la voiture en espérant que ça va se calmer et que l'on pourra monter jusqu'aux chutes malgré tout. Ce serait dommage de louper ça, d'autant que c'est mon dernier jour de vacances. Et juste quand on finit de manger, le soleil revient, plus fort que jamais. Elle est pas belle la vie ?

Depuis le bas, on voit à peu près ça :


La première et la deuxième chute du Carbet

On commence par monter jusqu'à la seconde chute. L'accès est très facile car tout est aménagé pour permettre à quiconque d'y accéder. Malgré l'accès facile, je dégouline déjà. Il fait une chaleur de fou dans la jungle.


Silvère et Jenny marchent d'un bon pas... pour l'instant


Les aménagements


La vue du Carbet

 La chute est impressionnante. Un bon 110 mètres. Les embruns qu'elle crée en tombant ajoutent une bonne couche d'humidité à mes fringues qui étaient pourtant déjà presque trempés.


Comme quoi je dis la vérité sur la hauteur de la chute


Attention ça mouille

On repart assez rapidement vers la première chute qui se trouve environ à deux heures de marches de là. On se presse parce que Silvère à rendez-vous à 18h30. En plus à cette heure là, il vaut mieux éviter de se retrouver en plein milieu de la jungle a essayer de redescendre des chutes. Pas conseillé.


Le chemin vers la première chute est nettement moins facile. C'est aménagé, mais beaucoup moins chic, et certains passages grimpent quand même bien. 1h30 et 300 mètres de dénivelés plus tard, après quelques petites escalades et une traversée de cours d'eau à la roots, on arrive à la première chute. Mes chaussures font splotche splotche, je suis trempé de la tête aux pieds. Le seul truc que j'ai réussi à conserver à peu près sec, c'est mon appareil photo.

Jenny a eu un peu de mal, surtout sur la fin, et vu le rythme que nous avions pris, mais elle est finalement arrivé jusque là sans encombres majeures, si ce n'est quelques glissades.


La paroie le long du chemin vers la première chute


Celle-ci est plus haute de 5 mètres


Et elle est plus impréssionnante


Même si elle est moins puissante


Surtout parce que tout est rouge

Speed speed speed. Il faut redescendre de là avant la tombée de la nuit. C'est vraiment une fois que tu as fait la montée que tu te dis que tu n'as pas envie de faire la descente de  nuit. Chop chop…

A un moment, j'en arrive presque à me prendre pour Rambo : courir dans la jungle tropicale, liquide, le splotche splotche dans les chaussures. C'était pas ma guerre mon colonel. M'enfin bon, faut peut être pas exagérer non plus. C'est qu'une rando. Mais quand même. L'image me fait sourire.

On arrive en bas. J'en ai plein les pattes et je peux littéralement essorer mon T-shirt tellement il est trempé. J'ai qu'une envie c'est de virer mes pompes, mais bon… on n'est par rendu encore. Quand on pense qu'on n'a pas le temps de se baigner dans les bains chauds qui sont juste à côté, historie de se détendre un peu les muscles. Enfin je prend quand même le temps de prendre  une dernière photo.


Vue sur la vallée et la mer au coché du soleil


Silvère est maintenant définitivement à la bourre. On repasse chez lui et je récupère la K que j'y avais laissé à l'aller. Comme Silvère n'a pas le temps et que c'est mon chemin, je ramène Jenny jusqu'au lycée où elle habite, faute de mieux. On discute pas mal, notamment de zik. C'est bien, j'ai pas trop perdu de mon anglais en 15 jours.

Après avoir déposé Jenny, je remonte vers Pliane pour déposer la K chez Marc, dernier jour oblige. Histoire de me détendre un peu les jambes, je me tape ensuite les 15 minutes de marches jusque chez Fred -- certains diront qu'il y a bien moins de 15 minutes à pied entre chez Marc et chez Fred, mais qu'ils le fassent après une après midi Rambo dans la jungle et on en reparle. J'arrive, personne. Je vire  mes pompes… bonheur. Je prend un longue et indispensable douche… re-bonheur.

A peine sorti de ma douche, Fred et François arrivent. La grande journée d'accueil de l'inspecteur général venu voir si les tunes du contribuable investies dans le lycée hôtelier ont été bien utilisées semble s'être bien passée. Service grand ponte.

On rejoint Laurent, un nîmois de Arles -- cherchez pas, y'a rien à comprendre --, copain de François qui vient de déménager pas loin de Gosier. On mange à l'Agouba, un bar-grill le long de la N4. Pratique et pas trop cher. La bouffe n'est pas exceptionnelle mais ça se mange volontiers après les bornes de l'aprem : gigot - riz - salade.

Décidément, les mathématiques d'ici ne sont pas les mêmes que celles qu'on a essayé de m'apprendre dans ma jeunesse. La chance de la table 13 sans doute. Le patron qui nous fait la note nous offre gentiment le pif et nous dit : "Ca fera 49.50". François donne 25 pour lui et Laurent, je donne 13. Fred prend le reste : 4.50. Encore une bien belle équation : 25 + 13 + 4.50 = 49.50. Laurent Romejko s'en retournerait dans sa tombe s'il était mort. Enfin, le compte est pas bon, mais c'est Fred qui y gagne. La piscaille -- dont j'ai oublié le nom -- entière grillée à 4.50, c'est un bon rapport qualité prix.

Après avoir admiré la Viper du patron de l'Agouba -- à se demander comment il peut se payer une Viper s'il fait des additions pareilles à tous ses clients -- on passe dans un bar aux influences cubaines dont j'ai malheureusement oublié le nom – Fred, tu pourras m'aider sur ce coup là --, un bar un peu hype, mais pas mal, qui se trouve sur la Marina. Les serveuses sont mignonnes, les danseuses et les danseurs professionnels font un petit show pailleté, et l'ambiance commence à chauffer un peu. En revanche, la bière blonde "pisse drue" style Heineken ou Amstel commence à me taper sur la vessie et à me lasser quelque peu. La pinte de Guinness me manque. Y'a bien de la Guinness en bouteille, mais à 4 euros la pression, je vous dis pas comme ça doit assassiner au niveau prix.

François et Laurent veulent bouger dans un autre bar, le Barrio Caliente ou un truc du style, à moins que ce ne soit le nom de l'autre bar. Le temps d'aider un gars qui essayait de faire le coup de la panne à pousser sa caisse -- visiblement plus de démarreur -- et on arrive dans ce qui constitue pour moi la représentation terrestre de l'enfer, ou presque. Deux bars en bois séparés, par quelques mètres d'espace vide où les gens s'agglutinent, des serveurs et serveurs qui passent leur temps à asperger lesdit bars d'essence à Zippo pour les faire flamber -- quand je parlais d'enfer -- et accessoirement gazer la tête du client qui est là, la zik kitchoune qui va bien, et je raque 22 euros pour 3 pression et une vodka-grenadine -- il est bon ici de signaler que je n'ai pas pour habitude de mélanger ma vodka avec de la grenadine, mais vous comprendrez qu'il est dur de trouver autre chose comme sirop dans un tel lieu de perdition, surtout pas du sirop de caramel -- ou plutôt une grenadine-vodka d'après les doses. Heureusement que j'avais dit à la greluche un tout petit peu de grenadine et beaucoup de vodka…

Une fois servi, je lui file un billet de 20, grand seigneur, et elle me fait de sa voix sensuelle de crécelle metro-antillaise nocturne : "Y'en manque", avec le petit sourire en coin. "Que nenni", me dis-je. "Je vais quand même pas raquer plus de  20 euros pour trois Amstel pression et une vodka", m'interroge-je. Ben si, 22 euros, 5 euros l'Amstel. Y'a qu'au Biblos à Luxembourg qu'ils avaient osé me faire un coup pareil pour de la Mousel, mais en bouteille.

François rencontre du monde qu'il connaît et il est à deux doigts de se faire chauffer pour aller au Cheyenne, visiblement un autre endroit qui se rapprocherait de l'enfer. Heureusement Laurent intervient pour lui dire qu'il bosse demain -- lui. Thanks god it's friday…but not any one cares.

François nous dépose, et pendant que Fred commence sa nuit, je me prends un dernier rhum-multivitaminé -- faute d'autre chose. C'est pas tout ça, mais demain c'est le départ.


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